Ils sont déroulés, venus de très loin, washi du Japon souple et tellement résistant, papyrus rugueux d’Afrique fort en couleur et en parfum, papier de soie ou de riz de Chine si transparent, papier encrés, teintés des cerfs- volants du Bengali ou encore ces très vieux papiers cristal, du temps où les fleuristes composaient des bouquets avec les fleurs des champs.
A dessiner, à coller, à déchirer, à enduire, à regarder, à froisser, à caresser, à jeter. Autant de gestes d’amour…
Sans oublier le recyclage des cv périmés, des journaux qui parlent du monde entier, des lettres d'amour non envoyées… ou des secrets que seul le papier transformé en "coupe" peut contenir….
Et puis les pâtes, dans leurs seaux. Blanches, brunes, rousses, grises, noires ou bleues, parfumées à l’eucalyptus, à l’amande, à la résine de pin ou au colophane. Pour leur donner force, brillance ou légèreté , selon. Leurs couleurs sont données par les pigments naturels trouvés partout: Bleu de maçon tchèque ou portugais, indigo du Maroc ou de l'Inde, gris des cendres et noir de fumée du feu dans la cheminée, rouges, jaunes et ocres des terres indiennes du Canada ou de Roussillon en Provence, rouille du rer, blanc de Meudon, autant de teintes à mélanger, éclaircir ou opacifier. Retrouver les secrets des Anciens, collectés dans mes précieux carnets au cours des voyages et mis en pratique à ma façon. Ne pas perdre leur savoir.
Alchimie de cette pâte, activée violemment dans l’eau, devenue transparence laiteuse, vibrée, passée sur le tamis, pressée à l’éponge, séchée au soleil pour s’effeuiller en « pages » toutes différentes… Reprendre à mon compte cette jouissance vieille de 3000 ans…Le papier se fait toujours de la même façon quand on le veut unique.
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